Rezaei
Grenade
Dans le projet Grenade, j’ai utilisé le jus de ce fruit à la belle couleur rouge, en m’en servant comme un pigment pour faire le dessin. La grenade provient du Moyen-Orient. Il est abondant en Iran, où de superbes jardins de grenades abondent au centre du pays. En hiver 2017, quand je venais juste de commencer la maîtrise à l’UQÀM, j’avais l’idée de travailler avec la grenade. On s’approchait au solstice d’hiver. En Iran, on célèbre cette nuit entre famille et amis et on l’appelle la fête de Yalda. J’étais ici, tout loin de ma famille et j’avais envie de célébrer ce moment ici à Montréal. Pendant cette nuit, la famille et les amis se rassemblent. Ils mangent des fruits rouges comme des grenades et de la pastèque et lisent les poèmes de Hafez, poète classique persan. On veille toute la nuit en rendant grâce à l’amour et la poésie, tout en attendant l’aube et la lumière de jour.
Alors j’ai fait ma performance de grenade au Centre de Diffusion et d’Expérimentation des étudiants de la maîtrise en arts visuels et médiatiques CDEx. J’ai récréé la fête dans mon nouvel environnement, et j’ai partagé mes grains de grenades pendant la performance avec tout le monde. Le partage de la nourriture provient d’un désir profondément humain, celui d’inviter à accueillir l’aliment dans nos corps : si cet aliment représente une culture et un pays, ça en devient d’autant plus significatif.
Le nom de ce fruit a aussi un autre sens, celui de l’arme explosive utilisée en temps de guerre. Je faisais également référence à ce jeu de mots : des fruits de grenade provenant du Moyen-Orient et cette autre grenade qui détruit des vies et des villes partout au monde, et notamment au Moyen-Orient.
OÙ
Montréal
QUAND
2017